2021 aurait dû être incontestablement l’année de la next-gen. Avec les sorties fin 2020 des Xbox Series S/X et PS5, le plan était clair : capitaliser dès le début d’année avec des sorties intenses sur les plateformes de Sony et Microsoft. Covid étant passé par-là, beaucoup de choses ont changées et de nombreux reports sont à déplorer et ça n’est pas terminé. Peut-on parler de lancement raté pour la next-gen et que s’est-il passé réellement ?
Du côté de chez Xbox, le message a toujours été le même : cross-gen avant tout. Avec sa stratégie du gamepass ayant pour vocation d’offrir aux joueurs les jeux exclusifs à partir du moment où ils sont abonnés, Microsoft ne s’est jamais caché sur le fait que les jeux 100% dédiés à la console ne verront pas le jour dans l’immédiat. C’est pourquoi à la sortie de la Xbox Serie S/X, aucune réelle exclusivité n’était disponible et ce n’est qu’en janvier que sort le premier vrai jeu next-gen exclusif : The Medium.
Entre temps, nous avons eu le report de Halo Infinite après sa présentation désastreuse, lui-même qui devait accompagner le lancement de la console. Comptant sur les éditeurs tiers pour alimenter la console, tout comme PlayStation, c’est la douche froide avec les reports de jeux très attendus comme Hogwart’s Legacy, Far Cry 6 ou tout récemment Deathloop. Néanmoins, la stratégie visée par Microsoft n’a pas réellement été chamboulée dans le sens où ses exclusivités gamepass seront disponibles pour un moment que l’on soit joueur old ou next-gen.
Côté PlayStation c’est assez différent. Alors que la pandémie n’était encore qu’en phase de début et qu’on pensait tous qu’elle ne durerait pas, le plan original était diamétralement opposé à celui de Microsoft. Ici, pas de cross-gen mais un passage “obligatoire” à la next-gen pour les joueurs souhaitant découvrir les nouvelles exclusivités. Néanmoins, c’est au gré de diverses conférence que discrètement, Sony a changé ses plans.
Covid et ruptures anticipée oblige, PlayStation rétropédale et décide à son tour de revoir sa stratégie et de penser davantage cross-gen que seulement next-gen. C’est ainsi que des jeux comme Spiderman Miles Morales, Horizon Forbidden West ou (peut-être God Of War) se retrouve finalement sur PS4 aussi. Ce changement de cap, on le doit notamment à ce dont on va parler dans le prochain paragraphe : les ruptures.
Vous n’êtes pas sans savoir que le lancement des consoles nouvelles génération a été entaché par un problème souvent récurrent mais bien plus important en ce moment : les ruptures. Avec le covid et les divers confinements, le jeux vidéo reste le loisir le plus pratiqué mais surtout le plus accessible. Ce faisant, avec des promesses telles que celles de Sony et Microsoft il n’en faudra pas moins aux joueurs pour se ruer sur les consoles dès leur sortie. Si dans une époque normale, ces ruptures ne devraient pas durer, il en est tout autrement à l’heure actuelle.
Si certains parlent de stratégie marketing, ce qui peut être le cas en début de lancement, ce n’est pas la seule réponse à ce problème. L’offre est beaucoup plus petite que la demande, ce qui s’explique pour plusieurs raisons.
Premièrement, les diverses ruptures de composants. Qu’il s’agisse des Xbox ou des PS5, un énorme soucis de production s’est rapidement fait sentir de par la rareté de certains composants fournis notamment par AMD. Suite à divers conflits Américano-chinois (la guerre Trump-Huawei étant un exemple) et amplifiés par le covid et les conditions de transports difficiles, les constructeurs se sont rapidement retrouvés à court de composants principaux comme par exemple des conducteurs ou encore des substrats. Totalement indépendante des volontés de Microsoft et Sony, cette situation n’est donc pas mince affaire à régler et il faudra patienter avant que les choses reprennent une tournure normale, autant d’un point de vue politique, sanitaire ou commercial.
Autre raison, l’affluence des scalpers et autres revendeurs. Dans cette situation, c’est le schéma traditionnel de la boucle. Les consoles étant rares et distribuées au compte-goutte, les gens se ruent dessus et certains en profitent pour se faire du bénéficie. Par exemple, si 300 consoles sont mises à dispositions, 297 les achètent pour les revendre et les retirent donc du marché. Il reste ainsi 297 personnes qui repartent en quête d’une console sur une prochaine distribution etc etc. Plus elle est rare, plus elle est achetée, plus elle redevient rare tout simplement. Si l’achat se limitait à un achat de consommation personnelle il m’est avis que beaucoup de joueurs seraient satisfaits à l’heure actuelle mais avec la recrudescence des plateformes de vente en ligne et la facilité de gonfler les prix : certains en abusent.
Mais alors peut-on parler de lancement raté ? Objectivement, le lancement n’est pas raté pour les constructeurs en eux-mêmes Les chiffres de vente explosent actuellement tous les records et qu’une console soit achetée par un scalper/revendeur ou par un joueur : elle est tout de même vendue. Commercialement c’est donc un véritable succès en sachant que l’attente créée par cette rareté rend les produits de plus en plus indispensables même à ceux qui n’en voyaient pas encore d’intérêt il y a quelques mois.
Cela dit, c’est d’un point de vue purement “entertainment” qu’on peut considérer ces lancements comme ratés. Si du côté d’Xbox la stratégie voulait déjà une prise de temps avant d’imposer aux joueurs l’achat, chez PlayStation c’est plus compliqué. A l’heure actuelle, très peu de jeux profitent vraiment des capacités incroyables de ces machines et l’afflux de report monumental nous fait bien comprendre que oui, ces consoles sont sorties bien trop tôt. Alors évidemment, elles vont se vendre et Sony et Microsoft ne sont à plaindre mais au final à l’heure actuelle, l’achat peut sembler plutôt anodin quand on voit le maigre calendrier de sorties pour cette année. Si vous comptiez vivre pleinement une expérience next-gen, il va falloir s’armer de patience car ce n’est pas avant 2022, si la situation sanitaire permet aux développeurs du monde entier de s’y remettre vraiment à fond.
Sylar, 28 ans et fondateur de BreakingGame. J'écris sur la toile depuis ma jeunesse et je suis évidemment passionné de jeux vidéo. J'aime les œuvres poétiques, conceptuelles qui me permettent de voyager et de m'évader. A l'exception des jeux de stratégie, j'arrive à m'amuser sur tout ce qui se passe.
